Il y a quoi comme bons films et séries en ce moment?

26 ans après sa séparation, le groupe ABBA est plus que jamais sous le feu des projecteurs. En effet trois ans après que Madonna ait utilisé un sample de leur chanson "Gimme gimme gimme" pour son tube "Hung up" (album "Confessions on the dancefloor", 2005), les quatre suédois se voit une nouvelle fois dépouillé de leur oeuvre pour... un film (réalisé par Phyllida Lloyd) ! L'entreprise peut paraitre étonnante mais il s'agit en fait de l'adaptation de la comédie musicale "Mamma mia!", une pièce largement inspirée par la musique du plus célèbre des groupes suédois. L'histoire est la suivante: La jeune Sophie vit sur l'île Kalokairi avec sa mère Donna. Toutes deux gèrent un hôtel en compagnie de Sky, le petit ami de Sophie qui souhaite l'épouser dans les plus bref délais. Sophie, qui ne connait pas l'identité son père, souhaite néanmoins que ce dernier l'accompagne jusqu'à l'autel. En fouillant le journal intime de Donna, elle trouve 3 pères potentiels et décide de les inviter pour son mariage sans en informer sa mère... Vous l'aurez compris l'histoire du film n'est qu'un prétexte pour une farandole de reprises plus ou moins réussies. Les tubes d'ABBA, un brin dépoussiérés, se succèdent avec une cohérence surprenante (ils s'insèrent à merveille dans les dialogues) et c'est un ravissement pour les oreilles (à condition bien sur d'apprécier la musique du combo suédois:-) mais le gros point fort du film c'est sans conteste la prestation de Meryl Streep (Donna). Du haut de ses 59 ans (elle en fait facilement 12 de moins!) l'actrice multi oscarisée fait des étincelles. Exubérante sur la quasi totalité des prises, l'actrice n'en demeure pas moins crédible dans son rôle de mère célibataire "adulescente". Qui plus est elle livre une performance performance vocale des plus impressionnantes, allant même jusqu'à s'approprier les hymnes que sont "Dancing Queen" et "Mammia Mia"! On peut pas en dire autant de Pierce Brosnan... L'ancien James Bond déborde de charisme (comme toujours) néanmoins dès qu'il pousse la chansonnette, il a tendance à en faire des tonnes et le résultat n'est pas franchement agréable à l'oreille. Amanda Seyfried (Sophie) quant à elle s'en tire bien mieux et sa complicité avec Meryl Streep est palpable tout au long du film. En résumé voilà donc ce qu'est "Mamma mia!": une histoire légère qui sert de prétexte à un patchwork des plus célèbres chansons d'ABBA, le tout servi par un casting luxueux au possible et des décors colorés à n'en plus finir. Les fans d'ABBA et les amateurs de comédie musicale seront aux anges, "Mamma mia!" compile tout ce dont ils ont toujours rêvé. Les autres trouveront certainement le film sympathique cependant il est clair que la débauche de bons sentiments et de musique sautillante ne fera pas l'unanimité, surtout au sein de la gent masculine...

"L'union fait la force". Depuis quelques années le cinéma hollywoodien semble s'être approprié cette maxime et sous prétexte de réaliser le rêve de nombreux geeks, il se livre à des crossovers (croisements) trop souvent baclés. Après l'amusant "Freddy contre Jason" (2003) et l'immonde "Alien versus Predator" (2004), Hollywood réunit les deux légendes Jet Li et Jackie Chan dans un seul et même film. Cette rencontre, largement attendue par les fans de films d'arts martiaux, trouve ses racines dans une célèbre légende chinoise, celle du roi singe (qui rappelons le à aussi inspiré le manga "Dragon ball"). Dans le film ce dernier est emprisonné à la suite d'un piège du cruel seigneur de la guerre et une prophécie rapporte qu'un étranger viendra le secourir en lui rapportant son légendaire Bo (baton de combat). Jason, un jeune américain pas franchement futé, trouve le Bo par hasard dans un mont de piété de Chinatown et se retrouve parachuté dans la Chine ancienne en compagnie d'un guerrier ivrogne interprêté par Jackie Chan. Le scénario, plutôt caricatural, ressemble à un mix improbable entre celui de "Karaté Kid" et de "Jack Burton dans les griffes du mandarin" (1986). Il converse donc à peu de choses près les mêmes qualités que les deux films susdits (combats hauts en couleur, décors asiatiques de toute beauté, bande son dépaysante...) mais aussi les mêmes défauts (le héros du "Royaume interdit" est aussi affligeant que le personnage de Daniel Russo dans "Karaté Kid") et c'est justement là le principal problème du film: il manque cruellement d'originalité. D'ailleurs dès le début du film le ton est donné, en multipliant les références au cinéma asiatique (à "Operation dragon" notamment) le réalisateur Rob Minkoff a clairement signifié sa volonté de faire un film pour les fans. Un hommage louable aux fans du genre (qui a connu son apogée dans les années 70) mais aussi une prise de risque qui frôle le zéro, le réalisateur semblant se reposer uniquement sur la simple présence des deux icônes Jackie Chan et Jet Li. Ces derniers corroborent d'ailleurs cette volonté de combler les fans en renouant respectivement avec les personnages du guerrier ivrogne ("Le maitre ivre", 1978) et du moine shaolin ("Il était une fois en Chine", 1994). Jackie Chan, qui m'avait paru fatigué dans le très moyen "Rush Hour 3" (2007), a retrouvé dans ce film une forme éblouissante. Son combat avec Jet Li constitue de très loin la meilleure scène du film, il s'agit de la plus belle chorégraphie qu'il m'ait été donné de voir au cinéma depuis les prouesses de Tony Ja dans "Ong Bak" (2004). Hormis cet affrontement épique qui justifie à lui seul le visionnage de ce film (pour les fans de baston cela va de soi;-), "Le royaume interdit" s'avère quelque peu décevant. Les scènes où Jackie Chan et Jet Li n'apparaissent pas sont plutôt vides et trop souvent kitsh pour convaincre (la palme d'or revient au personnage de l'empereur, il faut voir comment il lévite de façon douteuse avant de disparaitre dans un halo de lumière^^'), heureusement elles ne sont pas majoritaires! Comme dans tout bon film d'arts martiaux à visée familiale, l'humour est présent mais malheureusement les quelques scènes qui se veulent humouristiques ont bien du mal a faire effet car elles sentent le déjà vu à plein nez... Autant de défauts qui viennent entâcher un film sympathique au demeurant. Gageons que si la réalisation avait été chinoise, le long métrage aurait été bien meilleur et on ne se serait pas contenté de la mention "passable" pour un film basé sur une rencontre d'anthologie...